Comment réaliser des sauvegardes sur des supports virtuels ?
Voici le principe : On effectue des sauvegardes en local sur l’IFS, puis on exporte le fichier de l’IFS vers un stockage distant ou vers le cloud.
On effectue des sauvegardes en local sur l’IFS. Une fois la sauvegarde effectuée, on exporte le fichier de l’IFS vers un stockage distant ou vers le cloud.
La préparation ressemble fortement à un chargement de PTFs : un catalogue image (*IMGCLG) est monté sur un répertoire IFS, et ce catalogue est chargé sur une device (*DEVD) virtuelle de sauvegarde.
Cette device peut être d’attribut « OPT » pour un lecteur DVD virtuel (PTFs, *SAVSYS) ou « TAP » pour un lecteur virtuel de bande (sauvegardes *ALLUSR).
Les sauvegardes étant exportées, il est alors indispensable de conserver leur trace. C’est la raison pour laquelle BRMS ou les produits tiers sont le plus souvent utilisés, afin de s’économiser un développement trop lourd et difficilement maintenable pour le suivi des bandes virtuelles.
Plusieurs possibilités s’offrent à vous :
- Gestion complètement manuelle (CRTDEVTAP / CRTDEVOPT, répertoire IFS, *IMGCLG)
- Gestion semi-manuelle avec BRMS (transferts et chargements « à la main », puis sauvegardes/restaurations par BRMS)
- BRMS interfacé avec IBM Cloud Storage Solutions for i (produit sous licence IBM : 5733ICC)
- Logiciel d’un éditeur tiers (non-IBM)
Pour plus de simplicité, je me référerai à IBM Cloud Storage Solutions for i par « ICC », du code produit IBM.
Pour déterminer le meilleur choix pour correspondre à mes besoins, je dois me poser certaines questions :
Mes PTFs sont-elles à jour ?
En particulier, pour ICC, vérifier les PTFs BRMS.
Pour les autres solutions tierces, il faudra se référer à la documentation de l’éditeur.
Pour les autres solutions, la dernière Technology Refresh et la dernière cumulative devraient suffire.
Sur quel support distant puis-je sauvegarder ?
Pour ICC, IBM a validé le bon fonctionnement des échanges avec les Cloud (IBM, Amazon et Google) via leurs protocoles respectifs, mais aussi en FTP vers un AIX ou un Linux Redhat.
D’autres types de stockage fonctionnent potentiellement, mais ils n’ont pas été testés par IBM. Il faudra alors tester les sauvegardes et surtout les restaurations. Nous déconseillons l’utilisation de transferts FTP vers un TrueNAS, justement à cause de problèmes de restauration que nous avons rencontrés.
Il est enfin néanmoins possible de stocker ses sauvegardes sur un support non agréé par IBM : on crée un répertoire de stockage des sauvegardes sur le support non agréé par IBM (un TrueNAS par exemple), on monte un partage NFS pointant vers ce répertoire sur un support agréé par IBM (un AIX par exemple), et on définit une ressource ICC (cible du transfert des sauvegardes) ayant comme répertoire racine de réception le partage NFS pointant vers le stockage non agréé par IBM.
Enfin, certains matériels peuvent également « émuler » un environnement Cloud à l’IBM i. Par exemple, IBM Spectrum Protect peut émuler un environnement Cloud Amazon (AWS) à ICC.
Pour les autres types de stockage des éditeurs externes, il faudra se référer à la documentation ou aux recommandations de l’éditeur.
Enfin, pour une gestion (semi-)manuelle, le prix, le matériel déjà à disposition, et la complexité de développement seront à prendre en compte dans la décision.
Ai-je suffisamment d’espace disque sur mon système distant ?
Attention à bien considérer, dans les réflexions sur l’espace disque nécessaire :
- les différents types de sauvegardes (quotidiennes, mensuelles, exceptionnelles…)
- les différents IBM i sauvegardés
- la rétention de chaque sauvegarde
- la fréquence de chaque type de sauvegarde
- la compression éventuelle (jamais de compression pour la *SAVSYS !)
- la potentielle augmentation de l’occupation disque de la partition au fil du temps
- le prix (dans le contexte d’un Cloud)
Quel type de transfert vais-je devoir utiliser ?
Le type de transfert à utiliser est bien entendu dépendant du type de stockage.
Selon la solution tierce choisie, se référer à la documentation ou aux recommandations de l’éditeur.
Les éditeurs proposent systématiquement du FTP, mais on retrouve parfois d’autres types de transferts plus modernes et/ou plus sécurisés, comme du RSYNC par exemple.
Pour ICC, 3 protocoles sont actuellement proposés : AWS S3, IBM SoftLayer, et le FTP.
Chacun de ces types de transfert supporte le chiffrement, la sécurisation et la compression.
Pour l’exemple de l’émulation de Spectrum Protect, le transfert utilisé sera alors du Amazon S3 sécurisé.
Ai-je assez d’espace disques libre en local ?
En effet, avant de transférer vers un stockage distant, les sauvegardes sont en premier réalisées en local, dans l’IFS. Il faut donc s’assurer, la plupart du temps, d’avoir une occupation disques inférieure à 50 %.
Dans le cas d’ICC, l’espace disponible peut être bien moindre, car les bandes sont envoyées au fur et à mesure de la sauvegarde. Bien sûr, il faudra adapter le nombre et la taille des bandes générées par BRMS.
Avec ou sans ICC, il est tout de même conseillé de positionner ses sauvegardes dans un iASP. En effet, dans le cas où les communications entre l’IBM i sauvegardé et le stockage distant se trouvent interrompues, l’iASP va se remplir à son maximum, mais ne « débordera » jamais sur l’ASP système. Et, avec un iASP, plus besoin de limiter l’ASP système sous les 50 % d’occupation !
Si je choisis d’utiliser un iASP, comment le gérer ?
Comme indiqué précédemment, l’iASP n’est pas obligatoire, mais seulement conseillé. Bien sûr, tout dépend de l’architecture technique déjà en place (a-t-on suffisamment d’espace disque pour en allouer une partie à l’iASP ?). Si on choisit de l’utiliser, il faut s’assurer tout d’abord de bien le configurer :
- La première étape est la présentation des disques du futur iASP à la partition IBM i. Une fois les disques visibles, la commande CFGDEVASP ASPDEV(nom_iasp) ACTION(*CREATE) permet de sélectionner les disques à rajouter dans l’iASP.
- L’iASP est créé à l’état arrêté, il faut alors le démarrer. Attention, l’iASP doit obligatoirement rester démarré pour toute la durée de la sauvegarde ET des transferts. On peut vérifier l’état de l’iASP avec la commande WRKCFGSTS CFGTYPE(*DEV) CFGD(*ASP) et le démarrer avec la commande VRYCFG CFGOBJ(nom_iasp) CFGTYPE(*DEV) STATUS(*ON). Ne pas oublier de démarrer la device dans le programme de démarrage également pour ne pas se faire surprendre après un IPL !
- Une fois l’iASP démarré, il faut le présenter, le cas échéant, à la solution logicielle choisie.Dans le cas de Cloud Storage Solution, il faut que BRMS et ICC aient tous les deux connaissance de ce nouvel iASP. BRMS ne nécessite qu’une réinitialisation, l’option avec le moins d’impact est : INZBRM *DATA. ICC nécessite une commande supplémentaire à soumettre, à partir du programme « couteau suisse » de BRMS : QBRM/Q1AOLD.
De quel format de bandes ai-je besoin ?
Pour une gestion manuelle, la taille des bandes est libre (1 To max), attention à l’espace disques disponible.
Les formats des DVD virtuels sont plus limités : le plus grand format est *DVD4700 (4,7 Go).
La commande ADDIMGCLGE permet de rajouter une bande ou un DVD au catalogue image.
Il faut alors bien calculer le nombre de volumes nécessaires aux sauvegardes (et notamment le nombre de DVDs nécessaires pour les *SAVSYS).
ICC utilise une nouvelle fois le programme QBRM/Q1AOLD pour fixer la taille des bandes générées automatiquement par BRMS. De nouvelles bandes seront créées par BRMS dès que la dernière bande disponible est sélectionnée pour sauvegarde. Le nombre de bandes n’a donc que peu d’impact.
En effet, par défaut, dans BRMS et en natif, une bande vierge ne prend quasiment aucun espace sur les disques, quels que soient la taille définie ou le format des volumes.
Comment effectuer une SAVE21 sur disques ?
En natif, il faut programmer une *SAVSYS sur DVD (sans compression !) suivi d’une sauvegarde *NONSYS sur bande (compression possible), tout en conservant le mode restreint.
Les bandes ne pourront pas être envoyées pendant la sauvegarde, les transferts devront donc être TOUS lancés en fin de sauvegarde. Il est alors indispensable de conserver au minimum 50 % d’espace disques libre, ou de définir un iASP.
Comme évoqué plus tôt, si la *SAVSYS est impossible, alors une SAVE21 l’est aussi. Il faut simplement se référer à la documentation de l’éditeur, ou lui demander directement si la *SAVSYS est supportée.
ICC décompose la SAVE21 en 2 parties : la *SAVSYS, et la sauvegarde du reste des données (*NONSYS).
Sur un système où des SAVE21 devront être lancées sur supports virtuels, il devra donc y avoir nécessairement au moins 2 ressources ICC, 2 stratégies de support, 2 emplacements de supports, et 2 groupes de contrôle. Il est alors facile d’identifier les SAVE21 des quotidiennes.
Puis-je sauvegarder mon système et mon microcode sur un support virtuel ?
Les *SAVSYS sur disques sont effectivement possibles, sur DVD virtuel uniquement. En revanche, la compression et le chiffrement de ces sauvegardes est impossible. Afin de pouvoir restaurer un OS complet à partir de ces DVD, il faut pouvoir « monter » ces DVD. Il faut donc graver le support virtuel sur un support physique lisible par l’IBM i, ou le monter sur un lecteur virtuel d’un VIOS associé à l’IBM i, si possible.
Cependant, comme l’état restreint (obligatoire pour une *SAVSYS) peut complexifier la sauvegarde, il n’est pas systématique que la *SAVSYS soit supportée par l’éditeur de la solution de sauvegarde.
Dans le cas d’ICC, la solution est capable de faire remonter une adresse IP tout en conservant le mode restreint actif. Encore une fois, c’est le programme QBRM/Q1AOLD qui est utilisé pour définir l’adresse IP qui sera remontée par BRMS. La documentation rappelle que certaines bibliothèques IBM doivent être sauvegardées avec la *SAVSYS, car elles seront utilisées pour la restauration des données (bibliothèques système + BRMS + ICC + bibliothèques de chiffrement, de compression…).
Que dois-je vérifier pour l’exploitation de la solution ?
Quelle que soit la solution choisie, il ne faudra pas oublier sa maintenance et son exploitation.
Cela passe par la planification (attention à la *JOBQ dans le cadre d’une SAVE21 !) des commandes de sauvegarde, de maintenance, et éventuellement de démarrage et arrêt de sous-système(s) ou de libération de JOBQs, mais aussi par l’inclusion des diverses commandes dans le programme de démarrage.
Pour les solutions packagées par un éditeur (IBM y compris), il faudra aussi s’assurer d’avoir un support logiciel à jour, et la licence correctement renseignée.
Dans le cadre d’ICC, la solution est un produit sous licence IBM (5733ICC), dont les licences sont appliquées à la partition, et non à la machine. La solution étant encore « jeune », la possibilité de créer un ticket chez IBM pourra être absolument indispensable.
Quel prix suis-je disposé à payer si je choisis une solution « packagée » d’un éditeur ?
Le prix de la solution est souvent le paramètre principal du choix final. Attention à ne pas oublier la maintenance dans les coûts de possession, mais aussi les coûts du temps passé à exploiter la solution (pour les développements « maisons ») !
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